Les circuits sportifs et les ligues ayant des équipes au Canada n’ont pas tous les mêmes politiques concernant le cannabis, légalisé au pays depuis mercredi. Quelles sont les positions de la LNH, avec ses sept équipes canadiennes, de la NBA, des ligues majeures, de la LCF et du sport universitaire? Tour d’horizon.
LNH
L’époque de l’ancien défenseur du Canadien Ric Nattress, suspendu pour 40 matchs après avoir admis avoir fumé de la marijuana chez les juniors, est bien révolue.
Si un test révèle la présence de cannabis chez un joueur, cela ne mène pas à une suspension. Quand le niveau est important, le joueur est aiguillé vers le programme d’aide destiné aux joueurs aux prises avec des problèmes de consommation ou avec des difficultés personnelles.
Le programme est confidentiel et les résultats des tests ne sont pas rendus publics.
NBA
Les joueurs des Raptors de Toronto devront être plus prudents que ceux des Maple Leafs, car la NBA est plus sévère que la LNH.
Un joueur qui échoue à un premier test doit suivre un programme de traitement et de soutien psychologique.
Un deuxième test positif entraîne une amende de 25 000 $ et toute infraction subséquente mène à des suspensions croissantes, par tranches de cinq matchs. Donc, la première suspension est de 5 matchs, la seconde est de 10 matchs, et ainsi de suite.
Récemment, le commissaire Adam Silver s’est montré ouvert à la légalisation du cannabis à des fins médicinales.
Baseball professionnel
Les baseballeurs sont traités différemment s’ils sont dans les ligues majeures ou mineures.
Le joueur dont le nom se retrouve dans la formation de 40 joueurs d’une équipe des majeures peut se voir imposer une amende maximale de 35 000 $ pour un test positif au cannabis après avoir participé à un programme d’éducation.
Les tests ne sont pas inopinés. Les joueurs doivent faire l’objet de soupçons raisonnables avant d’être testés. Mais dans les ligues mineures, le cannabis est traité comme d’autres produits dopants.
Donc, un deuxième contrôle positif entraîne une suspension de 50 matchs et le troisième, une suspension de 100 matchs.
LCF
Les tests de dopage de la Ligue canadienne de football ne s’appliquent pas au cannabis.
Depuis l’époque où l’Américain Ricky Williams, grand défenseur de l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, s’est joint aux Argonauts de Toronto, la LCF a l’image d’un circuit plutôt ouvert.
Jonathan Hefney, qui a joué six saisons dans la LCF avant qu’une grave blessure au cou ne mette fin à sa carrière, a déclaré au Winnipeg Free Press que de 90 à 95 % des joueurs du circuit consommaient du cannabis.
Le commissaire Randy Ambrosie garde un œil sur la recherche médicale sur les bienfaits du cannabis et croit que sa ligue doit se montrer ouverte à tout ce qui peut potentiellement contribuer à atténuer la crise des opioïdes.
Sport universitaire
Au Canada, tous les athlètes de haut niveau doivent se soumettre au programme canadien antidopage, administré par le Conseil canadien sur l’éthique dans le sport (CCES), et les directives n’ont pas changé.
« Le CCES n’a pas changé sa politique, explique Jean-Noël Corriveau, responsable du programme d’excellence sportive de l’Université Laval. L’usage du cannabis est toujours interdit. »
Au sport universitaire canadien, une suspension de deux mois est imposée à tout étudiant-athlète qui échoue à un test antidopage en raison de la présence de cannabis dans son organisme.
Sur plus de 500 étudiants-athlètes qui ont subi des tests inopinés entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2018, quatre ont été suspendus pour avoir consommé de la marijuana.
LHJMQ
La Ligue de hockey junior majeur du Québec avait prévu le coup avant le début de la saison et elle a rappelé à ses joueurs que, malgré la légalisation du cannabis au Canada, il ne sera pas retiré de la liste des produits interdits.
« Lors du week-end d’intégration au début de la saison, les joueurs ont visionné une vidéo dans laquelle on parlait de la légalisation et du fait que ça demeure illégal et comment ils doivent faire attention à la consommation de cette substance », explique Maxime Blouin, directeur des communications de la LHJMQ.
Le hockey junior québécois ne suspend pas un joueur qui se fait prendre une première fois. Un avertissement est envoyé, mais ce dernier n’est pas publié par la ligue. Le joueur pris en défaut doit passer un autre test antidopage dans les mois qui suivent.
Une récidive entraîne une suspension de 25 matchs. Un joueur coupable une troisième fois est exclu pendant deux ans.
Aucun cas récent n’a été répertorié.
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Source: Radio-Canada